mardi 24 mars 2015

Claude et sa collection d'anecdotes d'une vie de 41

article n° 295
Les 45 ans de club de Claude A.  - LA ROCHELLE 117

Mes chers amis,

Les quelques mots que je vais vous adresser … ne sont ni un testament, ni la fin de quoi que ce soit, c’est une étape. J’aurais pu attendre d’avoir 50 ans de club pour boire une coupe (ou deux) avec vous mais nul ne connaît l’avenir. Nous avons perdu prématurément trop de bons copains, alors il vaut mieux faire les choses quand on peut les faire. Et puis, d’ici 5 ans, il est vraisemblable que l’honorariat me tentera …

45 ans de club, c’est très difficile à résumer en quelques minutes. Il y a trop de souvenirs qui s’accumulent. Je vous en citerai simplement quelques uns pêle-mêle, sans ordre chronologique, comme ils me sont venus à l’esprit. Ils font partie de l’histoire du club.

 D’abord c’est à mon parrain bien sûr que je dois d’avoir vécu tout cela. Je ne remercierai jamais assez  Pierre Poinsignon de m’avoir fait rentrer à la Table Ronde. Mon premier président a été Michel Dupont, qu’on appelait le Führer. Il n’y avait aucune connotation de quoi que ce soit là-dedans, mais avec lui les choses étaient carrées.

Je suis donc rentré à la Table début mars 1970. Deux mois plus tard le club est allé poser les premiers jalons pour notre futur jumelage avec Cowes dans l’Ile de Wight en Angleterre. Il s’est avéré, au cours du voyage,  que j’étais le seul à parler anglais. Cela m’a aidé à m’intégrer rapidement et cela m’a d’ailleurs valu d’être IRO pendant plus de 20 ans…La cérémonie du jumelage a eu lieu à La Rochelle, en Octobre de cette même année 1970,  dans les salons d’un hôtel aujourd’hui disparu… Place de Verdun. Ce jumelage a très bien marché pendant plus de 20 ans, avec échange d’enfants pendant les vacances etc. Par contre l’échange de femmes n’a pas pu être réalisé. Pourtant il y avait une suédoise, Gunilla… on était tous amoureux d’elle…A Cowes je revois encore  un match de water-polo épique, Angleterre-France, dans la piscine  de David Reavy.

Plusieurs membres de notre club se souviennent de ces déplacements, mais ils ne sont plus très nombreux :  Patrice Duron, Jean-François Mercier, François Chandeau, je crois que c’est tout.

Il y a quelques mois, à deux reprises, j’ai reçu la visite de deux anciens tablers de Cowes avec lesquels j’avais tissé des liens très très forts. Je ne les avais pas revus depuis plus de 20 ans. Comme quoi l’amitié ne s’oublie pas...

Un autre grand moment de club a été l’Euromeeting fondé par la Table Ronde. Nous avions une rencontre annuelle avec toutes les Tables Rondes  117  d’Europe, chaque club l’organisant à tour de rôle. Les membres du 41 ont ensuite été déclarés membres de droit. Les clubs étrangers étaient : Brentford and Chiswick en Angleterre, Eindhoven aux Pays-Bas, Hanovre en Allemagne, Vojens au Danemark, Linköping en Suède et plus tardivement, Kangasala en Finlande, car il a fallu attendre que ce pays arrive au 117ème club. C’étaient des voyages courts mais fabuleux du point de vue des contacts et de l’ambiance. Chaque club produisait un spectacle au cours du week-end. Je me souviens du tabac que nous avions fait avec la Danse des Canards au Danemark avec nos barboteuses jaunes et nos palmes aux pieds… Je me souviens aussi du French Cancan que nous avions répété pendant six mois. Il y a aussi eu un spectacle sur le thème de la chanson les Filles de la Rochelle, version non expurgée bien entendu, traduite en anglais par Christiane Andréu et moi-même, avec une bite en plâtre qui se relevait, un jet d’eau qui en sortait…C’était du meilleur effet…Michel Corlieux s’en souvient certainement, il s’occupait de la musique.

Nous avions aussi, dansé le Lac des Cygnes avec nos chaussures de ski… Le Club Med était une bonne source d’inspiration.

A Linköping j’avais même fait un discours en suédois au cours du dîner. Je n’avais pas de mérite j’avais un ami rochelais dont la femme était suédoise. Je lui avais fait traduire mon discours, elle me l’avait enregistré et je l’avais  travaillé un mois avant. Tout le monde a ri aux bons moments, signe que j’avais été compris. Lors de ce même voyage Paul a crevé l’écran en mimant un oiseau sur la scène. La salle était pliée en deux.

Ce pull vert que je porte ce soir, marqué des 7 insignes des clubs européens, était attribué  à ceux qui avaient participé à tous les euro-meetings. C’est un anglais Jeff, qui doit avoir aujourd’hui entre 85 et 90 ans qui s’était chargé de contrôler tout cela. Il paraît qu’il s’en occupe encore !

Je dois avoir fait deux fois le tour, à un déplacement près.

J’ai entendu dire que La Rochelle, qui avait tout laissé tomber, allait recoller à l’Euromeeting. Si c’était le cas, ne manquez pas cela, vous passeriez à côté de grands moments de club. Demandez à Serge Debaye, Armand-Paul Jean, Germain Drapeau, Luc Barrière, Patrice Duron,  etc. ils sauront vous convaincre.

Les contacts en France sont enrichissants, et il faut impérativement se déplacer, mais ceux avec l’étranger le sont même encore plus.


J’ai connu beaucoup de lieux de réunions : l’Hôtel de la Paix rue Gargoulleau, en 1970,  Un restaurant rue Chef de Ville, la Caravelle, peu de temps, l’Hôtel Trianon pendant plusieurs années, chez Madame Chaussemiche, le « Goulag », en 1978/1979, on appelait ainsi le camp américain de Croix-Chapeau et enfin c’est le  29 Mai 1979 qu’a eu lieu le déménagement dans ce Club House rue des Remparts. J’en ai des photos. A l’époque je faisais un album-photo par année. Je  les tiens à votre disposition le jour où l’on fêtera un anniversaire quelconque. J’en ai 7 ou 8.


Sinon, pour faire un peu d’histoire,  ma première grande soirée de club a été la remise de Charte de la Table Ronde de Cognac en Novembre 1970 au Domaine du Peu, au milieu des alambics. La première sortie est forcément un très grand souvenir.
Je me souviens aussi d’une magnifique soirée au château de Buzay. Pas dans un  tivoli à côté du château comme cela se fait maintenant. Non, dans les salons du château…
A l’époque tout le monde était en smoking. Cela avait une sacrée  gueule…

C’était l’époque où on ne manquait pas beaucoup de  remises de Charte. Je n’ai qu’un seul regret : la Table organisait tous les ans une virée dans le Périgord. Je n’ai jamais pu y aller, c’était toujours pour la Pentecôte. Et vu le métier que j’avais je ne pouvais absolument pas m’absenter. A leur retour ils me parlaient de ventrées de foie  gras et d’omelettes aux cèpes…les salauds !

La Table Ronde n’est pas un club-service mais nous avions l’habitude de manger plusieurs fois par an au Centre Richelieu où, à l’époque, on soignait des jeunes atteints de scoliose. Beaucoup étaient en chaise roulante et d’autres carrément étendus sur une planche. Je me souviens d’y avoir fait plusieurs années le Père Noël et j’ai  aussi le souvenir d’un numéro de  clown, à trois, avec Paul Noël et Joël Andreu. Une année on leur avait aussi organisé une visite du Zoo de la Palmyre et nos propres enfants y avaient participé.

C’était aussi l’époque où l’on faisait des conneries comme  la veille du ler Mai. Nous avions revisité « à la rochelaise » la tradition vendéenne et charentaise qui veut, qu’à la campagne, les jeunes font main basse sur tout ce qu’ils trouvent dans les cours de fermes et l’amènent sur la place du village.
Nous, c’était chez les membres du club que nous allions « piquer », et nous avions ramené ici-même au club : une ancre marine, un portail, du mobilier de jardin, des pots de fleurs, des vélos etc. etc.

Certains ont porté plainte au commissariat ! J’ai récupéré leurs dépositions, elles  sont dans l’album-photo de l’année.

Un autre exemple : après un dîner chez l’un d’entre nous nous n’hésitions pas, à 3 heures du matin, à sonner chez un autre pour se faire payer le champagne. Nous étions toujours reçus avec le sourire mais nous savions qu’il y aurait des représailles ... et elles ne manquaient jamais !

Autrefois nous jouions toujours au tarot ou au poker-menteur après les réunions, avant de rentrer chez nous. Je me souviens d’une soirée non-stop jusqu’à 7 heures du matin, l’heure d’aller au boulot, mais nous avions 35 ou 40 ans de moins ...

Lorsque le Club 41 117 s’est crée à La Rochelle en 1976, j’étais à la Table Ronde, beaucoup trop jeune pour rentrer dans ce club de vieux…

Je suis rentré au 41 117 avec un an de retard. En effet j’avoue avoir un peu bidouillé ma date de naissance pour rester un an de plus à la Table. Etant né en Juin je devais quitter la Table immédiatement. Né en Octobre je faisais un an de plus. Alors… J’espère que cet aveu me sera pardonné même s’il est tardif.

Un autre souvenir qui me vient à la mémoire c’est mon parrainage d’Armand Paul au 41 !... L’autre jour il m’a ressorti le discours d’intronisation que j’avais fait. Je l’avais complètement oublié. J’ai parrainé Paul, c’est vrai.  Tout le monde peut commettre une erreur!

Le club peut s’enorgueillir d’avoir eu de nombreux membres  au Bureau National. Les premiers noms que je vais donner ne diront rien aux plus jeunes mais je vais néanmoins le faire : Yves Chabasse (Secrétaire et Trésorier 1962-63), Michel Bourreau (Vice-Président 1968-70), Pierre Barbarat (Président 1979-80), Jacques Luciani (Président 1985-86), Jacques Cailleteau (Boutiquier national 1985-87), Hubert Passot (Vice-Président 1987-88), Pierre Landré (Secrétaire 1992-94), Patrice Duron (IRO 1996-98).

A la Région nous avons eu, en plus de ceux déjà nommés, Michel Dupont, Gérard M., Bernard L., Philippe B. Là je dois en oublier. Je les prie de m’en excuser.



Je ne parlerai pas de tous les présidents  que j’ai connus à la tête de notre club. Tous de grands présidents, tous excellents…




    Autre souvenir : Je pourrais rappeler qu’avant la création du  club 41 de Rochefort, Bernard Lacoste et Michel Payen ont été membres de notre Club pendant plusieurs années. Michel Payen a été  Vice-Président National en 2006-08 et sans ses ennuis de santé il aurait été aussi Président National.

Des situations financières difficiles on en a aussi connues. Quand j’ai été élu président, c’est le lot de tout un chacun un jour ou l’autre, (sauf peut-être pour Camille Annereau, Jean-Claude Aucouturier et Michel Corlieux), le propriétaire de ce local n’avait pas été payé depuis plusieurs mois. Il a fallu remettre de l’ordre.

Les traiteurs, nous en avons connu un certain nombre… Je me souviens aussi que, pour faire des économies, François Chandeau a fait la cuisine pendant une année entière. Il en a été de même pour Chantal une autre année.

Un autre bon souvenir a été mon année de Secrétaire de Région. Un poste à la Région est un bon moyen de voyager dans les clubs, de mieux connaître le fonctionnement du 41,  et de se faire de nouveaux amis.

J’aurais pu vous parler de la soirée organisée lors du départ de La Rochelle de Paul Noël, où cinquante personnes avaient envahi son jardin en apportant tables, chaises, bouffe, boisson, musique etc… La surprise avait été totale.

J’aurais pu aussi parler des déplacements pour des créations de clubs en Tchèquie, en Roumanie, en Bulgarie… ,

des soirées-langoustines chez Serge Debaye…

de la conférence de Polo Noël sur « Le vit des cathares ».

J’aurais aussi pu m’étendre sur la semaine passée aux Baléares, semaine payée par les bénéfices faits lors de l’organisation d’une Assemblée Nationale sous la présidence d’Hubert Passot.

A  propos d’Assemblée Nationale, il me revient à l’esprit que l’équipe chargée de l’animation avait changé de tenue 9 fois en 3 jours :

Chez Paul, où les femmes se faisaient coiffer pour la soirée du samedi soir, avec Paul Noël et Henri Dupont, nous avions fait irruption, déguisés en clodos, et nous avions mangé du camembert et bu du Kiravi au milieu du Salon ! Tout c’était terminé par une tournée générale de pineau.

         Place St Jean d’Acre, le lendemain matin, toujours avec Paul Noël, j’avais déménagé deux lits et deux tables de nuits et nous les avions installés de chaque côté de la passerelle que les femmes devaient emprunter pour monter à bord du bateau qui les emmenait visiter l’Ile d’Aix. Nous étions vêtus de chemises comme en portaient nos grands pères, et nous avions chacun un bonnet de nuit en coton. etc. etc.

J’aurais aussi pu parler de l’Inter-Club avec la venue de l’Abbé Pierre, mais je vais arrêter là l’évocation de tout ce passé. On n’en sortirait pas…

Maintenant place aux jeunes. Je ne sors plus que très peu. On ne peut pas vivre éternellement au rythme qui a été le mien autrefois. Il y a un phénomène d’usure.  Je considère que j’ai  eu une vie de club riche. Sans compter que j’ai aussi été appelé par le Rotary. J’ai eu la double appartenance pendant 7 ans avec une assiduité irréprochable tant dans un club que dans l’autre, tout en étant IRO dans les deux clubs en même temps.

Quand, pour des raisons personnelles, il m’a fallu faire un choix, je suis revenu à mes racines. C’est pourquoi je suis toujours parmi vous.

Voilà. Je suis heureux d’avoir vécu tout cela et je voulais vous le faire partager en espérant ne pas vous avoir ennuyé.

Merci d’avoir écouté un vieux con évoquer ses souvenirs, mais soyez sûrs que tant que j’éprouverai du plaisir à voir vos gueules enfarinées, je continuerai à venir au Club.

Levons nos verres à la Table Ronde et au 41.

Claude A.
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 Réunion Statutaire du Vendredi 6 Mars 2015.

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