jeudi 27 mars 2014

La mémoire d' ORADOUR sur Glane pour Limoges 98

statutaire du 17 mars 2014
 
Absents excusés : Dominique, Gilbert, Jésus et Christian.
Bruno D. chez les Tablers.

         Le Président ouvre la séance par l’accueil de nos invités :
 
Le conférencier de ce soir M Daniel K et M Raymond F, Maire d’Oradour-sur-Glane.

Les Tablers : David, Jérôme, Romain et Stéphane ; nos anciens, toujours les bienvenus : Serge, Françoise et Joël, Mme Yvette M.,  Leo et Georges T. du club Angoulême les Remparts et nos épouses : Cathy, Mireille, Bernadette, Marie, Brigitte, Muriel, Jeanne et Solange.

      Notre conférencier est  invité à débuter son intervention avant le repas.
 Le sujet en est l’affaire Hébras. Il s’agit du dernier des 6 survivants du massacre d’Oradour-sur-Glane perpétré par la division SS « Das Reich » , commandée par le Général Lammerding, le 10 Juin 1944. Mr Hébras faisait partie d’un groupe de civils rassemblés dans une grange que les SS ont mitraillés avant de mettre le feu au bâtiment. Robert Hébras n’a dû d’avoir la vie sauve qu’au fait que, recouvert par les corps de ses camarades blessés ou morts, il a miraculeusement échappé au coup de grâce.

         Dans le détachement de la division « Das Reich » présent à Oradour figuraient de nombreux Alsaciens, enrôlés de force dans l’armée allemande  dès le début de  l’occupation, appelés les « malgré nous » et regroupés dans une association du même nom dès la fin de la guerre.   Ces soldats avaient été jugés et amnistiés par le Tribunal de Bordeaux en 1953.  Notre «  Trompe la Mort », dont la famille et les amis avaient été massacrés, avait commis le crime, dans un livre paru quelques années plus tard, d’insinuer que, peut être parmi ces « malgré nous », il s’en trouvait quelques-uns qui servaient volontairement les Nazis.  L’association avait fait saisir le livre et il n’avait pu reparaître  qu’après la suppression de cette hypothèse. Malheureusement, lors d’une réédition en 1992, l’imprimeur avait commis l’erreur de ressortir la première version non expurgée. Et voilà comment Robert Hébras, assigné par l’association, sera condamné en 2001 par le tribunal de Strasbourg à 1€ de dommages et intérêts et à payer les frais de justice, au prétexte qu’il ne pouvait pas témoigner des conditions d’enrôlement, n’y ayant pas assisté. En appel, le tribunal de Colmar avait cassé le jugement du tribunal de Strasbourg et, en cassation le 16 Octobre 2013, le tribunal clôt définitivement le dossier faisant valoir que le jugement de Strasbourg avait violé le droit à la liberté d’expression article 10 de la Liberté fondamentale des Droits de l’Homme.

          Daniel Kuri, juriste, avait préparé ce dossier pour la défense de Mr Hébras et il se félicite de ce que cet arrêt de la cour puisse servir de référence et «  trace une ligne de conduite qui permet de servir l’Histoire ». Après le repas, c’est Mr le Maire qui accepte de prendre la parole pour nous parler de son action pour Oradour.

            Elu depuis 1971, il a fait quatre mandats en tant qu’adjoint avant de devenir Maire et il terminera son dernier mandat le 30 Mars prochain.

            Ayant toujours refusé d’autres fonctions publiques, il a toujours eu à faire face à la dualité de la gestion du présent et du passé et ce, en refusant toujours l’aide des nombreux hommes politiques qu’il a côtoyés.

Il nous révèle que, s’il a toujours eu une vision d’avenir pour sa commune, il a dû l’appliquer avec prudence et intelligence pour ne pas réveiller les blessures profondes et il en évoque les quatre points principaux :

          1er projet : la normalisation d’Oradour

Révoltée après le procès de Bordeaux de 1953 et l’amnistie des « assassins », la commune  s’est repliée sur elle-même derrière le prédécesseur de Mr Frugier et a rompu tout lien avec l’Etat et ses représentants jusqu’en 1974, à l’exception de la visite du Général de Gaulle en 1962 (lequel a souhaité conserver les ruines du village martyr et reconstruire le village à côté).

        La cité martyre s’était vue attribuer la Légion d’honneur en 1949. Le Maire de l’époque avait refusé de la recevoir « tant que les bourreaux n’étaient pas châtiés ». L’association des familles, qui l’avait acceptée, la redonna au Préfet de la Haute Vienne après le verdict de 1953. Monsieur Frugier,  jugeant qu’il était important que sa commune récupère cette distinction, entreprit moult demandes infructueuses de la médaille et du brevet auprès des autorités concernées, jusqu’à la venue du Président Chirac en 1999. Sollicité par Monsieur le Maire, ce dernier fit établir un nouveau brevet qui fut remis en mairie en 2000.

         2ème projet         Le Monument aux martyrs d’Oradour

   Cette œuvre de l’artiste Apel –les –Fenosa trône désormais à l’entrée du Centre de la Mémoire grâce à la persistance de Monsieur le Maire. Refusée en 1948, stockée dans les sous-sols de l’Évêché pour qui elle faisait polémique, cette sculpture a pendant quelques temps figuré au rond-point d’un carrefour de Limoges avant d’atteindre son lieu de destination à l’occasion des vœux de 1999.

         3ème projet           La réconciliation avec l’Alsace   

Elle se fait à la suite d’une visite à la mairie d’un membre de l’association des « malgré nous » qui propose la venue de jeunes alsaciens. A Pâques 1998, une quinzaine de jeunes alsaciens sont hébergés dans des familles de la commune.

A la suite de ça, le Maire de Strasbourg demande à visiter le village martyr.  Le 10 Juin 1998, les cérémonies du souvenir ont lieu en présence du Maire de Strasbourg. Ce dernier propose à Raymond Frugier de venir à Strasbourg. Au cours de cette visite, lors d’une émission de FR3 Alsace, le Maire de Strasbourg propose à son homologue de l’accompagner au camp de concentration du Struthof.  

          4ème projet   Le  rapprochement avec l’Allemagne 

    En Mai 2000 appel du Préfet. Une délégation bavaroise en jumelage avec Limoges demande à visiter le village martyr et à être reçue. Monsieur le Maire accepte. La réception en Mairie a lieu en présence de onze télévisions mais en l’absence de tout membre du Conseil Municipal…Raymond Frugier accompagne seul la délégation et aura par la suite à affronter les réactions négatives de sa population.

    Le Maire aura son « Bâton de Maréchal » lorsque pour le centenaire du traité de réconciliation Franco-allemande en 2013, le Président de la République d’Allemagne, accompagné de François Hollande, visitera Oradour et reconnaîtra publiquement la culpabilité de l’Allemagne.

          Raymond Frugier aura réussi à « porter la mémoire d’Oradour en Europe ».

*°*°*°*
    Roland, en tant qu’IRO de Région, souhaiterait voir les membres de son club s’inscrire plus nombreux sur le site de  Planet 41 qui est désormais l’Image à l’international du 41 Français. http://www.planet41.org


RAPPEL: vous pouvez retrouver le compte rendu du club sur le blog de la Région

Merci aux absents de se signaler à Alain Th.

La citation du jour : "La connerie c'est la décontraction de l'intelligence.
                                                                                       Con se le dise."
 








Mémo de l’année
-Samedi 22 Mars à Bergerac  Comité des Saveurs
-Samedi 12 Avril Remise de Charte du club 375 « Des Olonnes "
-Jeudi 15 Mai à Bessines  Statutaire commune avec Guéret et Lges Em@il Musée UREKA
-Samedi 17 Mai à Thouars Comité Electif
-Samedi 7 Juin Marennes

 PROCHAINE Statutaire: le 7 avril 2014 au Renaissance.
article n°118

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