Le dimanche 9
Septembre 2018 s’est déroulé le repas annuel des Cols Blancs. Traditionnellement cette rencontre des
anciens Présidents de la 5ème Région est organisée par le président
sortant.
Etaient présents 14 anciens présidents accompagnés pour
la plupart de leurs compagnes : Jacques Blois, Daniel Boissou, Alain
Couillaud, Alain Duchet Suchaux, Gérard Gompel, Jacques Marchand, Alain
Milcendeau, ¨Philippe Mineur, Gérard Morice, Jacques Piérard, Jean Michel
Texier, Georges Thuilier, Gilbert Vaterlaus et moi-même. S’étaient joints à nous Georges Raynaud de
L.98 et son ami Robert Hébras.
Ce dernier est désormais
le seul survivant du massacre et après avoir répondu aux multiples questions
posées pendant le repas, il nous a accompagnés dans la visite du village martyr. Il avait 19 ans
le 10 Juin 1944, lorsque les SS ont
encerclé son village et obligé la population à se regrouper sur la place
principale. Il nous a conté avec ses mots et son émotion perceptible,
l’incompréhension de tous devant ce qui se passait , mais, sans aucun signe de
révolte ou de résistance car aucun n’imaginait être en danger. Ensuite après nous avoir désigné la maison
dans laquelle il habitait avec ses parents et ses sœurs, il nous a conduits à
la cour dans laquelle il se trouvait avec un groupe d’hommes, quand les nazis
les ont mitraillés.
« Là s’était couché celui qui tenait la mitrailleuse,
ici et là les autres chargés de nous surveiller. Au coup de feu donnant le
signal, les trois groupes d’hommes répartis dans des endroits différents sont
fauchés par les tirs de mitrailleuses ». Par miracle Robert et 2 de ses
compagnons ne sont pas blessés mortellement. Les corps tombés qui le recouvrent
lui évitent le coup de grâce. Au bout d’un grand moment, il n’entend plus rien
et écarte les cadavres couchés sur lui. Il s’enfuit par cette porte et va se cacher dans une
étable. Il entend les coups de feu, il sent l’odeur de l’incendie que les
allemands ont allumé pour faire disparaitre les corps. (Sur les 642 hommes,
femmes et enfants assassinés, très peu pourront être identifiés.) Plus loin, il
nous conduit à l’église, à l’intérieur de laquelle les femmes et les enfants
ont été décimés, d’abord avec des explosifs, ensuite avec des grenades lancées
par les soldats, enfin par l’incendie qui a fait s’écrouler la charpente sur
les survivants. La cloche fondue est là pour prouver la violence du feu. La mère et les deux petites sœurs de Robert
font partie des victimes.
Difficile pour nous de ne pas être gagnés par l’émotion
et la révolte en écoutant ce Monsieur qui a vu sa vie complètement bouleversée
par cette horreur : victime, survivant culpabilisé, témoin sollicité à vie, traîné au tribunal, 70 ans
après, pour des détails de sa
biographie.
La suite de la visite se passe dans le Centre de la Mémoire construit pour honorer les martyrs mais surtout pour montrer aux visiteurs comment la folie de quelques hommes, entrainant l’humanité dans une guerre mondiale, a pu broyer les vies de petites gens innocents d’un village anonyme du Limousin.
La suite de la visite se passe dans le Centre de la Mémoire construit pour honorer les martyrs mais surtout pour montrer aux visiteurs comment la folie de quelques hommes, entrainant l’humanité dans une guerre mondiale, a pu broyer les vies de petites gens innocents d’un village anonyme du Limousin.
Roland Gandois
Président 2017/2018
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