dimanche 7 octobre 2018

970 : Réunion des Anciens Présidents de la 5eme Région




Le dimanche  9 Septembre 2018 s’est déroulé le repas annuel des Cols Blancs.  Traditionnellement cette rencontre des anciens Présidents de la 5ème Région est organisée par le président sortant.

J’ai proposé que nous nous retrouvions tous autour d’un bon repas à l’hôtel Milord à Oradour sur Glane. 

 
Etaient présents 14 anciens présidents accompagnés pour la plupart de leurs compagnes : Jacques Blois, Daniel Boissou, Alain Couillaud, Alain Duchet Suchaux, Gérard Gompel, Jacques Marchand, Alain Milcendeau, ¨Philippe Mineur, Gérard Morice, Jacques Piérard, Jean Michel Texier, Georges Thuilier, Gilbert Vaterlaus et moi-même.  S’étaient joints à nous Georges Raynaud de L.98 et son ami Robert Hébras.

Ce dernier  est désormais le seul survivant du massacre et après avoir répondu aux multiples questions posées pendant le repas, il nous a accompagnés dans  la visite du village martyr. Il avait 19 ans le 10 Juin 1944,  lorsque les SS ont encerclé son village et obligé la population à se regrouper sur la place principale. Il nous a conté avec ses mots et son émotion perceptible, l’incompréhension de tous devant ce qui se passait , mais, sans aucun signe de révolte ou de résistance car aucun n’imaginait être en danger.  Ensuite après nous avoir désigné la maison dans laquelle il habitait avec ses parents et ses sœurs, il nous a conduits à la cour dans laquelle il se trouvait avec un groupe d’hommes, quand les nazis les ont mitraillés. 
«  Là s’était couché celui qui tenait la mitrailleuse, ici et là les autres chargés de nous surveiller. Au coup de feu donnant le signal, les trois groupes d’hommes répartis dans des endroits différents sont fauchés par les tirs de mitrailleuses ». Par miracle Robert et 2 de ses compagnons ne sont pas blessés mortellement. Les corps tombés qui le recouvrent lui évitent le coup de grâce. Au bout d’un grand moment, il n’entend plus rien et écarte les cadavres couchés sur lui. Il s’enfuit  par cette porte et va se cacher dans une étable. Il entend les coups de feu, il sent l’odeur de l’incendie que les allemands ont allumé pour faire disparaitre les corps. (Sur les 642 hommes, femmes et enfants assassinés, très peu pourront être identifiés.) Plus loin, il nous conduit à l’église, à l’intérieur de laquelle les femmes et les enfants ont été décimés, d’abord avec des explosifs, ensuite avec des grenades lancées par les soldats, enfin par l’incendie qui a fait s’écrouler la charpente sur les survivants. La cloche fondue est là pour prouver la violence du feu.   La mère et les deux petites sœurs de Robert font partie des victimes.
Difficile pour nous de ne pas être gagnés par l’émotion et la révolte en écoutant ce Monsieur qui a vu sa vie complètement bouleversée par cette horreur : victime, survivant culpabilisé, témoin  sollicité à vie, traîné au tribunal, 70 ans après,  pour des détails de sa biographie.

La suite de la visite se passe dans le Centre de la Mémoire construit pour honorer les martyrs mais surtout pour montrer aux visiteurs comment la folie de quelques  hommes, entrainant l’humanité dans une guerre mondiale, a pu broyer les vies de petites gens innocents d’un village anonyme du Limousin.

Roland Gandois
Président 2017/2018

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